Voix de tête VI – Dora Garcia
Résumé
Ce nouvel épisode de la rubrique Voix de tête qui exhume des conférences notables qui se sont tenues à la HEAD – Genève dans un passé plus ou moins lointain redonne la parole à l’artiste Dora Garcia. Le 9 mai 2012, elle était l’invitée d’une Talking Head consacrée à son travail, qui se décline en textes, performances, installations multimédia, ou encore sous la forme de recherches. L’artiste qui a eu l’honneur d’être invitée dans les plus grandes manifestations européennes comme le Skulptur Projekte de Münster, la Documenta de Kassel ou la Biennale de Lyon revenait sur quelques projets majeurs qui font vaciller des instances comme le public ou l’auteur.
Texte
Figure familière de la HEAD – Genève où elle a enseigné pendant plusieurs années en Arts Visuels, l’artiste espagnole Dora Garcia était l’invitée d’une Talking Head de 2012. En conversation avec Katharina Hohmann et Yann Chateigné, Garcia donnait des clés d’un travail multiple et subversif, qui vient révéler les contradictions des systèmes dans lesquels il se greffe plus qu’il ne s’insère. Exposer des piles de livre qui enjoignent le public à les voler dans une biennale, proposer une œuvre mouvante impossible à localiser sur un plan d’exposition dans une manifestation d’art public, mettre en scène un talk-show télévisé de divertissement consacré au camp de Birkenau et à la lutte armée d’extrême-gauche à la Documenta de Kassel : Dora Garcia se joue des tabous et des règles par l’intrusion d’une théâtralité et d’effets d’échos – inspirés notamment par la pratique de Dan Graham. Son travail est un acte de foi en la capacité de l’art à créer des brèches dans la réalité dans lesquelles s’ouvrent des mondes parallèles où chacun·e devient un·e actant·e.