En eaux troubles

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Comment continuer à produire en tant qu’artiste faisant partie d’un groupe social perçu comme minoritaire ? Derrière l’ouverture actuelle des institutions d’art aux dites minorités, se dresse, en effet, nombre de difficultés pour les artistes concerné·exs, dont Neige Sanchez, l’autricex de ce mémoire témoigne : devoir de représenter une communauté, sentiment d’être un alibi, obligation d’expliquer les codes auxquels iels font référence. Sa recherche envisage une série de stratégies qui tentent de répondre à cette question initiale. S’inspirant notamment des travaux de la théoricienne Tina Campt sur les politiques du regard à travers le black gaze et le développement d’une approche multisensorielle, de José Esteban Munõz sur les processus de désidentification et de fragmentation, ou de la peintre Toyin Ojih Odutola sur la recréation d’une histoire mythifiée par le déplacement fictionnel et spatio-temporel radical, Neige Sanchez propose une méthodologie de travail où l’abstraction, l’opacité, le détournement et la multidimensionnalité s’imposent comme des modes de résistance et de durabilité pour l’artiste face aux forces de récupération, de simplification et de contrôle du marché et des institutions.

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