Le 6 décembre 1997, 60 personnes trans et quelques allié·es se rassemblent à Paris pour exiger le vote d’une loi qui les protégerait face aux discriminations subies dans leurs interactions avec les instances de pouvoir.  Cette première édition de l’Existrans laisse les bénévoles de l’ASB (Association du Syndrome de Benjamin) partagé·es entre fierté d’être « sorti·es du placard » et colère/déception face à la faible mobilisation pour leur cause. Alors que la première Existrans n’est qu’un élément d’une campagne plus large en soutien à la loi de protection pour les personnes trans, la mobilisation devient rapidement autre chose : une performance annuelle pour sensibiliser l’opinion publique aux luttes trans et intersexes. À travers une méthodologie ancrée en histoire orale et l’analyse d’archives communautaire, cette communication se concentre sur les stratégies théâtrales développées par les activistes trans pour faire entendre leurs revendications en France. Elle centre l’analyse sur l’Existrans/ExisTransInter, le plus grand événement consacré à la visibilité trans en France. Alors que l’activisme centré sur la visibilité suscite de plus en plus de scepticisme parmi les activistes trans, cette communication soulève des questionnements clés sur le futur de l’ExisTransInter.