Trois films des ateliers de net found footage

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La sélection de films à visionner ci-dessous est issue d’un atelier lancé en 2021 et reconduit en 2022 lors duquel les étudiant·exs étaient invité·exs à travailler à partir d’images et de sons trouvés sur internet. Les cinéastes Caroline Poggi et Jonathan Vinel proposaient à chaque fois un cadre de travail pour ces ateliers.

En 2021, pour l’atelier dont sont tirés les films de Tabarak Abbass et Varvara Mashanskaya, il s’agissait de « prendre soin ». En d’autres termes, le duo d’intervenant·e appelait les étudiant·exs à examiner le rapport, parfois intime, qu’on entretient avec les images et les émotions de dégoût, de fascination, de rage, de honte, etc. qu’elles peuvent provoquer. Le récit agit alors comme un pansement qui recrée un lien, du sens, permet de se reconstruire, de faire tomber des masques et d’ouvrir des brèches. Il s’agissait donc de donner un récit à des images qui n’en ont pas ou plus. Établir un autre récit parallèle, souterrain, un récit qui va à l’encontre du récit officiel. Un récit qui « panse » et « pense » à l’intérieur et autour de ces images. Et qui parfois détruit, quand il est trop tard, que c’est trop abîmé et qu’il faut amputer.

En 2022, Poggi et Vinel proposaient aux étudiant·exs, dont Alberto González Morales, d’élaborer le portrait d’un personnage fictif, imaginaire ou réel, voire d’une ville, d’un lieu, d’un territoire, d’une génération, d’un sentiment, d’une sensation. Le portrait devait servir de liant, comme un motif qui connecte les images entre elles.

Dans les deux cas, il s’est agi de faire naître un récit en se confrontant à une matière préexistante destinée à être montée, détournée, découpée, zoomée, etc. Ce travail sur la matière brute s’accompagnait de son, voix off, texte, musique, etc. qui contribuaient à sa transformation.

Nous publions ici uniquement des extraits de ces productions, si vous désirez visionner les films en entier, merci d’écrire à cinema.head@hesge.ch

 

Varvara Mashanskaya
Nous sommes là (We Are Here) (CH, 2021, 7′)

Un essai filmé sur la solitude, Internet, la déréalisation du monde et le désir de prouver que les émotions ressenties ont une signification.

 

Tabarak Abbas
Un Papillon, (CH, 2020, 6′)

Un voyage entre trois périodes différentes, géographiquement comme temporellement. Le récit d’une deuxième génération d’immigré·es, toujours confrontée aux problèmes politiques et économiques de ses prédécesseurs.

 

Alberto González Morales
Les Dieux du Supermarché (CH, 2022, 8′)

À l’heure des mouvements « body positive », ce film rend hommage au corps masculin avec lequel le réalisateur entretient une relation d’amour-haine. À la fois obsédé et frustré par cet idéal fantasmé, il lui adresse un message empreint de sincérité à travers un montage conçu avec des matériaux récoltés sur internet.