ISSUE #2 – Dénominateur commun
L'art dans les ruines de la modernité
Introduction
Dans sa peinture Négriers jetant par-dessus bord les morts et les mourants – un typhon approche (1840), William Turner organisait la rencontre sur une toile du sublime de la nature déchaînée et de l’abominable comportement d’hommes qui en traitaient d’autres comme des marchandises remboursables. Ces images de corps noirs à la mer font écho à ceux de migrants qui se noient aujourd’hui dans la Méditerranée. Ce paysage funèbre peut se lire aussi comme l’allégorie d’une planète en ruine, que l’exploitation et la combustion des ressources humaines et naturelles amène au stade de désolation que prédisent certains scientifiques. Ce dossier thématique rassemble des projets de recherches, des pratiques artistiques, des conférences et des conversations issues de la HEAD qui abordent la place de l’humain dans la nature et sa manière de reconnaître ou de nier un statut de personne à l’Autre, qu’il soit humain, animal ou un fleuve. Face à l’effondrement, des approches artistiques, qui défont la souveraineté de l’individu, de l’État-nation, et d’autres organisations expropriatrices sont convoquées.
Un dossier réalisé par: Sylvain Menétrey