En évoquant une série de découvertes faites dans le cadre de ses recherches sur les apprentissages « informels » ou non « formatés », Hélène Bézille explore la construction socio-historique de la figure de l’autodidacte. Elle observe notamment comment cette figure double oscillant entre disqualification et reconnaissance, aliénation et émancipation, a gagné en légitimité à partir des années 1960 avec l’édification du self-made man et « l’artification » croissante de ce que l’on considère comme des singularités radicales. Pour mieux déconstruire le mythe de l’autodidacte, il faut prêter attention aux récits (ou biographies) d’apprentissage qui révèlent la complexité du processus et le brouillage des frontières entre différentes formes de savoirs. Ils permettent d’identifier les expériences transformatrices et le choix d’affiliations hors des dispositifs classiques de formation. Postulant du fait que nous sommes tous des autodidactes à un moment ou à un autre de notre vie, Hélène Bézille souligne l’importance des apprentissages « à bas bruit », informels, se déployant dans les expérimentations du quotidien. Ainsi à l’énigme de « l’autodidacte » pourrait bien se substituer celle de « l’hétérodidacte ».

Conférence

Discussion

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