© Tammara Leites, HEAD – Genève, 2020

Shot on auto mode

Mémoire de master de Tammara Leites

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Mémoire de master de Tammara Leites, 2020

 

Pour la plupart d’entre nous de nos jours, prendre une photo consiste le plus souvent à toucher l’écran d’un smartphone pour déclencher toute une série d’opérations qui débouchent sur une image prête à circuler sur les réseaux. La prise de vue, le recadrage, et la retouche elle-même sont effectués automatiquement par de multiples processus qui nous échappent, et qui mobilisent les ressources complexes de cet ordinateur de poche que sont devenus les téléphones.

Au travers d’un catalogue d’une exposition imaginaire, le mémoire de Tammara Leites aborde la place croissante jouée par les techniques numériques d’automatisation dans les usages populaires de la photographie. En combinant un point de vue historique à la sélection d’une série de projets d’artistes qui explorent cette dimension vernaculaire de la photo, son autrice interroge les manières dont cette délégation aux fonctionnalités automatiques a configuré les usages et les contenus. Sur la base de quatre chapitres, liés aux espaces de cette exposition fictive, Leites revisite les notions d’ouverture, d’exposition, de timelapse et de mise au point ; montrant ainsi comment chacune de ces composantes essentielles de la prise de vue s’est trouvée reconfigurée au fil du temps.

Ce faisant, son mémoire conclut sur une étape ultérieure, proposée par la théoricienne des médias Johanna Zylinska sous le nom de «photographie non humaine», et qui correspond à la production massive d’images par des machines, des caméras de surveillance aux véhicules autonomes en passant par les robots de compagnie.

Nicolas Nova