Talking Heads – Olia Lialina

Experience of experiencing experience

En conversation avec la critique d’art Jill Gasparina et l’anthropologue des cultures numérique Nicolas Nova, la net artiste Olia Lialina témoigne dans cette Talking Heads du changement de paradigme intervenu au cours des années 2000 avec le passage d’une culture des utilisateur·rices à une culture de masse où les technologies sont devenues invisibles et indistinctes.

Où est passé le mot utilisateur·trice dans les discours des géants du web ? Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, avait juré qu’il n’emploierait plus ce terme, au profit de mots plus vagues ou populistes comme les gens, les consommateur·trices, etc. La net artiste Olia Lialina est très attentive à ces changements sémantiques qui indiquent des évolutions politiques. Comme le tragique exemple du terme « guerre » en Russie le démontre, le bannissement de certains mots affecte la compréhension et la conscience du rôle de chacun·e. Des réalités aussi diverses qu’un site internet, une application, une interface 3D sont réduites à des « technologies » ou des « expériences ». Olia Lialina qui a documenté avec Dragan Espenschied des milliers de pages de l’hébergeur GeoCities, actif dans les années 1990 et 2000, pour en extraire ce qu’elle appelle le « folklore digital », soit la culture vernaculaire du web, milite pour les droits en constant recul des utilisateur·trices. En conversation avec la critique d’art Jill Gasparina (HEAD – Genève, HES-SO) et l’anthropologue des cultures numérique Nicolas Nova (HEAD – Genève, HES-SO), elle témoigne dans cette Talking Heads du changement de paradigme intervenu au cours des années 2000 avec le passage d’une culture des utilisateur·rices à une culture de masse où les technologies sont devenues invisibles et indistinctes.