Talking Heads – Challenging Cybernetic Conspiracy

A lecture by Bahar Noorizadeh

This Talking Heads delocalised online gave the floor to artist and researcher Bahar Noorizadeh, who considers the alternatives that stem from art and art-research to block the machine-mania running our future. To do this, Noorizadeh exposes and deconstructs the political economy of the Internet, which modeled itself on the theories of classical liberal economists. This Talking Heads falls within the framework of a semester of lectures dealing with possible new creation models and their results on the production and valorisation systems of art and design. At a time of artificial intelligence and machine learning, work organisation and production mechanisms are transforming, inviting us to rethink the very notion of making.

Dans cette conférence, l’artiste et chercheuse Bahar Noorizadeh analyse la « conspiration cybernétique » qui constitue la réalité humaine à partir des calculs algorithmiques. L’économie politique de ce système fait fonctionner le futur comme un événement toujours au passé. Noorizadeh refait l’historique de ce fonctionnement en s’intéressant aux modèles cybernétiques alternatifs qui se sont développés notamment dans le monde soviétique. L’économie socialiste planifiée a été condamnée par les économistes classiques tels que Friedrich Hayek en raison de son « problème de calcul économique ». Le choix du prix comme variable organisatrice décentralisée et sans contrôle étatique que ces économistes ont prôné a constitué, selon eux, un avantage technologique comparatif pour le libéralisme. Noorizadeh dresse un parallèle entre ce système financier et l’organisation d’internet à un moment charnière où la notion de prix est, elle-même, en passe d’être supplantée par celle des données.

Les étudiant·e·s du Master Programme de recherche CCC Vanessa Cimorelli, Basile Collet et Antoine Simeão Schalk donnent la réplique à l’artiste et chercheuse. Ensemble, ils et elles réfléchissent à la manière dont les pratiques de navigation par le biais de l’art peuvent intervenir dans la machinomanie qui gère l’avenir de l’humain de manière incontrôlée et au rôle que la recherche par les moyens de l’art peut occuper dans une compréhension critique de l’économie du travail inhumain.

Bahar Noorizadeh, Weird Economies, 2020